Dans ce podcast, nous mettons en valeur l’alimentation végétarienne, du fait de ces nombreux bienfaits, que ce soit la réduction de notre consommation de viande pour notre santé, pour notre empreinte écologique ou le bien-être animal. Mais notre empreinte, est-ce vraiment toujours le cas ? Dans cet article nous décryptons le dernier article de Poore et Nemecek, « Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers ».
Dans cet article ils ont classé chaque aliment selon leur impact carbone, depuis la ferme jusqu’à notre assiette. Il en résulte le graphe ci-dessous:

La Méthode
Tout d’abord, parlons de la méthode. Pour réaliser cette étude, les auteurs ont effectué une Analyse de Cycle de Vie, des aliments, c’est-à-dire qu’ils ont calculé pour chaque étape les émissions de CO2e pour produire 1kg de ce produit. Les 7 étapes sont:
- La transformation des terres (déforestation principalement)
- L’élevage et la culture (émissions de méthane, machines, fertilisants…)
- La nourriture animale (production de soja, de mais…)
- La transformation (énergie pour transformer le produit de culture en aliment)
- Le transport des produits (cargos, camions, avions)
- La distribution (comme la réfrigération)
- Les emballages
De plus, une moyenne est faite selon les régions. En effet certaines pratiques ont plus d’impact que d’autres. Par exemple, il avait été étudié que la viande d’agneau achetée à Londres avait plus d’impact si l’agneau était britannique plutôt que néo-zélandais, et ce malgré le transport. Ainsi cette étude cherche à avoir les chiffres les plus globaux possibles.
Les Résultats
Alors que peut-on en déduire de ces valeurs ? Tout d’abord, quelques informations générales. L’alimentation représente aujourd’hui 26% des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. De plus les produits d’origine animale représentent 83% des surfaces cultivées et 57% de ces émissions, mais seulement 18% de nos calories quotidiennes. Mais entrons un peu plus dans le détail des chiffres.
- La viande de bœuf n’a pas de concurrence. Le bœuf est de loin le produit qui a le plus d’impact sur la planète, et donc qui est à bannir. Lorsque la vache est laitière, cet impact diminue, mais reste tout de même élevé.
- Certaines viandes ont moins d’impact que des produits végétariens. La viande de poulet et de porc ont un impact relativement faible, comparé au bœuf. Ainsi, pour les accrocs du café et du chocolat, ces 2 produits émettent 3 fois de plus que la viande de poulet et de porc. En particulier, le fromage a un impact particulièrement élevé (je fais beaucoup de malheureux en disant ça je sais !).
- Les emballages et le transport ont peu d’impact. Avec la vente, ils ne représentent que 10% des émissions du produit final. Ainsi, acheter en vrac ou manger local, même si l’idée est bonne, n’est pas suffisante. Ce qu’il faut faire, c’est pour le producteur de changer ses méthodes, et pour le consommateur de modifier son alimentation.
- L’alimentation végétarienne est celle avec le moins d’impact. Mise à part certaines exceptions, les produits végétales émettent 10 à 50 fois moins de CO2e que les aliments d’origine animale.
Attention cependant. Ici on ne parle que d’émissions, pas de la consommation d’eau par exemple, ou de l’impact sur la biodiversité, qui sont des paramètres à absolument prendre en compte (il suffit de voir les effets des cultures d’avocat pour cela).
Les Solutions
Au delà des valeurs présentées ci-dessus, les auteurs de l’étude ont également présenté des axes de solution afin de réduire les émissions de CO2e de l’agriculture.
Pour le producteur: Le fermier peut réduire fortement son impact en modifier les méthodes de production, en supprimant les insecticides par exemple, ou en revenant à une agriculture moins mécanisée. De plus, grâce à de l’analyse de données, il peut étudier ses émissions et agir sur les aspects les plus polluants de sa ferme.
Pour l’industrie agro-alimentaire et les distributeurs: A partir des données de la chaîne d’approvisionnement, ces acteurs peuvent optimiser leur production pour minimiser au maximum leurs émissions.
Pour le consommateur: Pour le consommateur il s’agit essentiellement de modifier ses choix de consommation, vers une alimentation végétarienne ou des produits issus de l’agriculture biologique par exemple.
Le point central dans cette réflexion est la communication de données. Il est essentiel que les décideurs politiques définissent des standards à respecter, imposant aux différents acteurs des normes ainsi que la communication des données relatives aux impacts de leur activité. Le consommateur aurait alors accès à ces données, ce qui influerait ainsi son choix vers une alimentation plus durable.
Alors pour conclure cet article, soyez vigilants à ce que vous achetez, et renseignez-vous ! 😉
Sources: